Artiste-Peintre

En voulant déformer la vérité de la réalité d’aujourd’hui, je peux me permettre de modifier le fil de mes œuvres.  Fort de mon passé, je peux outre passer les limites du langage et de la formalité.  Ainsi, je peux explorer de nouvelles frontières, faire découvrir une abstraction de la réalité en forçant le Regardeur à rechercher dans mes tableaux le sens de celui-ci.

 

Sous chaque tableau, il y a un paysage, caché, enfoui, dissimulé, le tableau renaît une deuxième et une troisième fois, laissant au Spectateur toute la latitude désirée pour former, de son propre avis, la recherche du mystère de ladite « Vérité ».

 

« Se laisser submerger entre la folie et pure vérité…

quoi de mieux que de rêver à l’aboutissement d’une œuvre unique et accomplie. »

 

 

Ma recherche artistique s’appuie sur l’expression de la matière. J’explore la forme et la couleur en attribuant à la toile la fonction de frontière. L’image se désœuvre pour laisser toute la place à un paysage renouvelé.

 

En jouant avec l’abstraction, je réinterprète une réalité où le langage de l’œuvre se traduit en une expression qui oppose forme et fonction. La gestuelle que j’impose à la matière explore les notions d’équilibre, de dissension, de réinterprétation. Le sens est ainsi remis en question; tout devient prémisse à l’éclatement, à l’effondrement.

 

L’objet de ma recherche repose sur le paysage, véritable butoir à l’organisation picturale de l’œuvre. Ainsi, la contingence de l’image se limite à la présence de référents tels que perçus dans une réalité propre à la sublimation du sujet.

 

Dans le chaos, le tumulte et l’impasse, j’aime transgresser les limites de l’équilibre. J’imprime dans la matière picturale le mouvement et la trace d’une rencontre entre l’outil et la couleur.

 

Dans le silence de l’œuvre, le discours prend une toute autre signification. Le langage pictural de mon travail rejoint celui moins évident mais aussi bouleversant d’une rupture entre la forme et le plan. L’image ainsi représentée s’exprime en état d’ivresse, comme un affront à la dynamique de l’équilibre.

 

Louis Julien